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Nous sommes touTEs Grecs

    de Giuseppe Pellizza da Volpedo

    Aujourd’hui ils saignent le peuple grec, demain ils saigneront les portugais puis les espagnols… Un jour ce sera les français, rassurez-vous la France n’est pas le dernier pays à avoir jouer avec les prêts sans garantie qui permettent au système économique de s’effondrer et avec lui emporter à la rue des millions d’hommes, de femmes, d’enfants rejoignant ceux qui étaient déjà dehors.

    de Giuseppe Pellizza da VolpedoLes grecs s’insurgent et les médias aux abois nous assènent de mensonges. J’ai reçu ce texte traduit de l’espagnol paru sur une liste internationale.

     » Les médias internationaux ont parlé de la nuit dernière en Grèce. Ils ont parlé de feu, de chaos, de violence…

    Ils parlent des 100.000 personnes rassemblées à Syntagma, mais aucunement des 200.000 qui étaient réellement présents, ni des 300.000 qui n’ont pu rejoindre la place, parce que les rues et le métro étaient bloqués par la police.

    Ils n’ont pas parlé de la manière dont la police à provoqué le début des violences à 17h, arrosant de gaz lacrymogènes toute la place Syntagma, dispersant les manifestants dans tout le centre d’Athènes, pour qu’ils ne soient pas gênant, juste en face du parlement.

    Les médias ont parlés de destruction aveugle, dépourvue de symbolique, ont fait courir la rumeur selon laquelle la bibliothèque nationale d’Athènes était en flamme. C’est faux.

    Ils ont brûlé des banques, des cafétérias et des magasins, des franchises d’industries multimillionnaires qui ont amené la Grèce dans cette situation. Les médias parlent de jeunes antisystèmes, mais ils ne parlent pas des femmes et des hommes âgés, avec leurs masques à gaz, montrant leur soutien durant des heures frappant des pieds et des mains en rythme les grilles de banques et de multinationales, sifflant et criant pour que les premières lignes qui résistent aux charges des policiers anti-émeute dans des rues pleines de lacrymogènes sentent leur appui, et applaudissant à la vue des flammes prenant dans Alpha bank et Eurobank.

    Ils disent que la violence ne résoudra pas la situation grecque, mais ils n’évoquent pas l’assemblée inter-quartier qui a eu lieu la semaine dernière à l’université Pantios, ils ne disent pas que l’occupation de l’université de Nomiki avait pour but d’être un lieu d’échange et de débat entre les différents mouvements grecs, ils ne parlent pas des cantines libres et des marchés d’échange qui s’organisent chaque semaine dans les quartiers.

    Ce que ne diront pas les médias, c’est que lors de la dernière expropriation massive dans un supermarché, une distribution des produits de ce dernier dans un quartier ouvrier de Salónica a été faite par les manifestants. De vielles femmes disent qu’elles ne sont pas arrivées à temps lors de la distribution mais que les manifestants comptent y retourner, et même si ils n’y retournent pas, elles restent de leur côté.

    Ce qu’ils ne diront pas, c’est que tandis que l’on marchait dans un quartier ouvrier, pour une petite manifestation loin du centre, les gens sortaient à leurs balcons levant le poing, la taille de la manifestation s’est multipliée, les gens sortaient de chez eux, venaient s’ajouter, les petites vielles apparaissaient et applaudissaient, les vieux… Putain ! les vieux chantaient des hymnes, je ne comprenais rien mais… vous ne pouvez pas imaginer, vous n’avez pas idée ! Ca ils ne le diront pas dans les médias, mais nous, on le dit.

    Ici, à Athènes, ils savent qu’ils ne sont pas seuls, que toute l’Europe suis le même chemin, ce qu’ils ne savent pas, c’est ce que nous faisons dans le reste de l’Europe… Oui, nous sommes en train de faire quelque chose, nous, le reste de l’Europe.

    On ne voit pas seulement le présent de la Grèce, on voit notre futur.  »

    Athènes 13/02/2012
    Publié par Sergio Incinillas Perroloko. (Merci !)